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tranchefile [ trɑ̃ʃfil ] n. f.• 1611; trenquefille, tranchefille... (XVe et XVIe) « corde, chaînette, etc. »; de trancher et filer♦ Techn.1 ♦ Petit bourrelet entouré de fils, qui garnit et renforce le haut et le bas du dos d'une reliure, pour maintenir les cahiers assemblés. Garnir un livre d'une tranchefile ( v. tr. <conjug. : 1> TRANCHEFILER ).2 ♦ Couture formant bordure, à l'intérieur des souliers.
● tranchefile nom féminin (de trancher et filer) Broderie en fils de soie de couleurs vives, placée en haut et en bas du dos d'un livre relié.⇒TRANCHEFILE, subst. fém.A. — RELIURE. Petit bourrelet tissé qui garnit les deux extrémités du dos d'un livre relié, pour maintenir les cahiers assemblés et consolider la partie débordante de la couverture. La tranchefile, qui est sans objet dans la reliure industrielle (...), a été conservée comme ornement, ou plutôt (...) [elle] n'est qu'une imitation de la tranchefile des anciennes reliures. Elle décore la coiffe, c'est-à-dire le repli formé par la peau, en tête et en queue du dos des livres (Civilis. écr., 1939, p. 12-3). Dans les reliures courantes, la tranchefile est une simple ficelle, entourée d'un ruban de soie multicolore (COMTE-PERN. 1974).B. — CHAUSS., vx. Couture en forme de bordure, à l'intérieur des souliers. (Dict. XIXe et XXe s.).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1411 pic. trenquefille « sorte de corde » (Lille, Compte, ap. LA FONS, Gloss. ms., Bibl. Amiens ds GDF.); 2. ca 1475 man. « chaîne attachée au mors de la bride du cheval » (MOLINET, Faictz et Dictz, éd. N. Dupire, 61, 54); 1558 tranchefile (L. RUSE, Mareschalerie, ch. 25, p. 14 ds GAY); 1680 une tranche-fil (RICH.); 1765 tranchefil (Encyclop. t. 16, p. 544a); 3. 1611 terme de reliure trenchefile (COTGR.); 1723 tranche-fil (SAVARY); 4. 1611 cordonn. trenchefile de soulier (COTGR.); 1723 tranche-fil (SAVARY); 5. 1893 papet. tranchefile « fil de laiton garnissant le bord d'une forme à fabriquer le papier » (DG). Tranchefile est prob. comp. des formes verbales tranche et file, de trancher et filer (FEW t. 13, 2, p. 285a, note 27). Tranche-fil est une altér. d'apr. fil. Le sens 5 est rendu par transfil (dér. de fil; préf. sav. trans-) dep. 1765 (Encyclop. t. 11, p. 839a), tranchefile paraîssant en être, dans ce sens, une altération.DÉR. Tranchefiler, verbe trans., reliure. [Surtout au part. passé] Garnir (un livre relié) d'une tranchefile. Dos tranchefilé en soie. L'idée de produire solide fut poussée à un tel point qu'on retrouve encore des livres (...) tranchefilés après avoir été complètement terminés (R. DEVAUCHELLE, La Reliure en France, Paris, J. Rousseau-Girard, t. 1, 1959, p. 30). — [
]. — 1res attest. a) Av. 1543 mar. « faire une épissure à un cordage » trenchefiller leurs cables et cordages (GUILL. DU BELLAY, Ogdoades, prol. ds GDF. Compl.), b) 1680 terme de relieur (RICH.); de tranchefile, dés. -er; cf. l'adj. hapax [mords de bride] tranchefilé (1571 ds HUG.), suff. -é. V. aussi transfiler.tranchefile [tʀɑ̃ʃfil] n. f.ÉTYM. 1611; trenque-fil, trenque-fille en moyen franç. au sens de « corde, lacs; dispositif servant à tirer la corde d'un arc » (1411, in Godefroy); évolution de sens obscure; de trancher, et filer à l'impératif.❖♦ Technique.1 (1680, Richelet). Reliure. Petit rouleau, petit bourrelet entouré de fils, qui garnit et renforce le haut et le bas du dos d'une reliure, pour maintenir les cahiers assemblés. || La tranchefile est placée contre le cuir de la reliure; le signet du livre y est attaché.2 (1611). Vx. Couture formant bordure, à l'intérieur des souliers.3 (1680, tranchefille). Chaînette que l'on fixe d'une extrémité à l'autre du mors (le mot est écrit tranchefil depuis le XIXe s.).❖DÉR. Tranchefiler.
Encyclopédie Universelle. 2012.
